Le gilet de sauvetage de Jack

Un navire au port est en sécurité, mais ce n’est pas pour ça qu’ils sont faits.

Depuis toujours, travailler dans le secteur maritime est synonyme d’aventure qui nécessite courage et persévérance. Les marins passent facilement sept mois par an en mer. Il est donc important de garantir leur sécurité et leur santé à bord des navires. Grâce à des technologies de pointe et aux réglementations internationales, la vie à bord des navires belges est de plus en plus sûre. Nous avons interrogé Jane et Joeri sur les mesures qui garantissent cette sécurité sur les vastes océans, parallèlement au système de sécurité sociale des marins(Nouvelle fenêtre).

Risques de sécurité

Comme ils vivent et travaillent au même endroit, les marins sont particulièrement exposés aux accidents du travail. Une protection sociale solide est d’autant plus nécessaire. Ancien inspecteur de la navigation, Joeri comprend les défis auxquels sont confrontés les marins. « Il s’agit d’un travail 24 heures sur 24, sept jours sur sept, avec une charge de travail élevée, des conditions météorologiques très dures (voire extrêmes) et parfois même des actes de piraterie. Ils doivent également effectuer des tâches physiquement exigeantes comme souder, travailler en hauteur et manipuler des matières dangereuses. » Jane souligne qu’il existe heureusement une forte culture de la sécurité à bord des navires, soutenue à la fois par les armateurs et la réglementation. « Tous les membres de l’équipage à bord ont suivi au moins une formation médicale de base et certains, dont le capitaine, ont bénéficié d’une formation avancée. »

Législation internationale

Outre la formation approfondie, la réglementation joue également un rôle dans la santé et de la sécurité en mer. Jane a contribué à la transposition de la Convention du travail maritime (CTM) dans le droit belge. Cette convention définit avant tout des exigences minimales dans la manière dont sont traités les marins. Elle prévoit ainsi des règles en matière de salaires, de temps de travail et de repos, de sécurité sociale, etc. « Grâce aux connaissances en droit social que j’ai acquises dans le cadre de mon précédent emploi de juriste à l’ONSS, j’ai servi de pont entre la DG Navigation (mon employeur) d’une part, le SPF ETCS et l’ONSS d’autre part. Cela nous a permis de collaborer de manière constructive et d’implémenter la CTM dans notre législation. J’en suis fière. » Jane souligne l’importance de la coopération entre les différentes parties pour garantir la sécurité et la santé dans le transport maritime. « Il est important d’accorder toutes les parties prenantes et de veiller à ce que les réglementations soient non seulement comprises, mais aussi respectées. Un environnement de travail sain profite à toutes les parties ».

Inspecteurs de la navigation

La réglementation et la coopération sont donc indispensables, mais elles ne se renforcent mutuellement que lorsqu’elles sont combinées à des mécanismes de contrôle. Et dans ce domaine, les inspecteurs de la navigation jouent un rôle majeur. Ils veillent à la sécurité et à la santé à bord des navires. Devenu expert par son expérience, Joeri souligne que le rôle d’un inspecteur de la navigation comporte de multiples facettes. Outre les contrôles techniques, il est également appelé à s’entretenir avec les membres de l’équipage. « Les expériences personnelles des marins sont prises en compte, ce qui permet de se faire une idée complète des conditions de travail quotidiennes et des points d’amélioration possibles. » Les inspecteurs évaluent les conditions de vie et de travail à bord et veillent à ce que l’équipage soit correctement rémunéré et que sa sécurité sociale soit garantie. Ils vérifient également que les navires sont conformes à la législation nationale et internationale en matière de construction, d’équipement et d’environnement. Ils effectuent des inspections sur les navires belges dans le monde entier et contrôlent les navires étrangers qui entrent dans les ports belges. Ils s’assurent ainsi du respect des différents codes et conventions.

Un mal pour un bien

« L’évolution des équipements de sauvetage et le déploiement l’informatique nous aident à élaborer des procédures de sécurité plus strictes et à prendre des mesures préventives. » Jane souligne aussi les améliorations constantes apportées dans la réglementation et l’adoption de nouvelles technologies. « Aussi tragique que cela puisse paraître, des incidents mènent souvent à un renforcement des exigences et à des changements de la réglementation. En outre, les armateurs sont tenus d’évaluer et d’améliorer constamment leurs procédures pour garantir la sécurité de leurs équipages. »

Santé mentale

Le bien-être des marins est également une préoccupation majeure, en particulier lors des longs voyages. Les navires marchands modernes sont souvent dotés d’équipements récréatifs comme des télévisions, un karaoké et l’Internet pour aider l’équipage à se détendre, mais ce n’est pas le cas de tous les bâtiments. Certains navires n’offrent toujours pas une connexion Internet à leurs marins. « Bien qu’il ne soit pas obligatoire de disposer d’installations récréatives spécifiques, nous constatons que de nombreux armateurs en proposent afin d’améliorer le bien-être et la motivation de l’équipage. »

Restez impliqués

Mais quel est le rôle des marins ? « Il est important de se reposer suffisamment. En outre, des formations fréquentes et des exercices d’urgence préparent les marins aux conditions changeantes en mer ».

Le secteur belge du transport maritime fait donc des progrès significatifs. Et tout comme les navires sont construits pour naviguer, la Sécurité sociale des marins(Nouvelle fenêtre) garantit que les marins puissent faire leur travail tout en bénéficiant de la protection nécessaire.